vendredi 23 septembre 2011

Les haïkus de Lady Sasso




La feuille s'envole
Dans le vent qui tourbillonne
Et l'orage gronde

L'abeille butine

Dans le ciel bleu infini
Un soleil de plomb




Les feuilles dorées
Déjà chutent sous nos pas
La forêt frissonne

Le nuage pleure
Dans le ciel gris triste et froid

Les pétales tombent


Le soleil couchant
reflet dans l'eau de l'étang
le lotus se ferme



設定日

池の水に反射。
蓮が閉じ


Le HAIKU est un court poème d'origine japonaise de 17 syllabes soumises à l'alternance 5-7-5.
Il peut faire partager, des émotions, des sensations, des impressions en puisant son essence dans les images de la nature.
Maintenant, les règles étant faites pour être transgressées, il n'est pas rare de trouver, même chez les classiques, des haïkus ne répondant pas à ces règles. Mais de l'ensemble doit se dégager ce que certains appellent un "esprit haïku". Indéfinissable en tant que tel. Il procède de vécu, de ressenti, de choses impalpables. Généralement, la structure court-long-court est conservée. Cela dit, la structure 5-7-5 est encore la plus courante.







dimanche 18 septembre 2011

A tous les Indignés de la terre ! A poem by Ernest Pépin.



Nous sommes les indignés

Les hommes et les femmes de la transe
Les reins noués
Les mains ouvertes
Nous marchons  sur les nuages inquiets
Nous sommes les pierres blessées d’un monde égaré
Les suppliciés de la Bourse
Nos yeux sont des oranges amères
Des vendanges jamais vues
Nous conduisons nos pensées dans la brûlure du monde

Nous sommes les indignés

Les brasiers qu’on n’éteint pas
Et quand souffle le vent
La liberté enflamme nos yeux

Nous sommes les indignés

Les sans-papiers
Les tas de vie en suspens
Tous ceux que le monde a mis en sursis
Nous sommes la fumée qui dit non
Les peuples que l’on pille et les femmes que l’on viole
Le cri qui enjambe les mensonges
Nous avons élu domicile dans la rue
Car seule la rue entend
Il y des silences que l’on vomit
Des solitudes mortes-nées
Des planètes assassinées
Et sous les paupières le rêve qui accouche

Nous sommes les indignés

Accrochés à l’orage
Enfouis sous la lumière
Nous enlaçons les oiseaux
Nous creusons des nids d’oiseaux
Des lendemains frais dans les citernes qu’on assèche
Des traces d’étincelles
Nous bâtissons
Des ponts d’herbe folle
Des palmiers soudés au ciel
Nous pétrissons un autre soleil
N’abimez pas nos prières
Même nos cendres renaissent à chaque siècle
Nous allons comme la sève
Goutte à goutte vers l’aube
Nous allons comme la mer
Vague après vague
Mais nous adorons la prière du volcan
Nous savons que la terre tourne dans l’espoir d’une justice
Nous savons que les poètes ont déjà planté tous les mots
Nous voulons d’un monde bleu
Le bleu absolu des hommes et des femmes

Nous sommes les indignés

Les horlogers de l’arc-en-ciel
Nous écrivons sur les lignes de la vie
Nous vénérons la vie et nous affirmons qu’elle est possible
Que la lumière enfante la lumière
Et voltige dans toutes les couleurs du monde
Magma du monde
Chair du monde
Nous nous souvenons de la promesse des étoiles avant de tomber
Battement du monde
Nous voilà

Nous sommes les indignés

Et campés sur la place noud attendons le cérémonial des colères
 A marée basse la terre est une île
Un jardin contagieux qui tient dans la main
Les arbres peuvent y danser à volonté
Ouvrir leur parasol
Les oiseaux signer de nouveaux contrats
Les hommes y prendre pied et s’envoler debout
Le temps perd ses eaux
Va au plus sensible de l’avant-jour
Projette dans le monde des vapeurs de torrent
Paroles haussées de l’incendie nomade
Etincelle du monde
Nous ignorons les surdités de l’ombre qui rouille
Les escales où s’approvisionne la peur
La taverne où les flibustiers jouent  avec le diable
Le monde vire de bord en bord
Le monde guette une clairière d’île
Un peut-être
Une caresse matinale sur les grappes de rosée
Un œil qui aspire les cyclones
Tourbillon
Tourbillon de lucioles arrosant  l’avalanche des nuits
Tourbillon solidaire
Nous sommes les indignés

 Nous sommes ce que nous ajoutons au monde

Ernest Pépin


Faugas/Lamentin
Le  14  Septembre

mercredi 14 septembre 2011

Gunther Germain:Filmographie.



Si vous êtes un habitué du petit écran, vous connaissez probablement sa voix. Cet acteur antillais parfaitement trilingue français, anglais, créole à une filmographie très peu connue. Pourtant, il a joué dans de nombreuses pièces de théâtre. En effet, il prête sa voix à divers acteurs nord-américains du grand et petit écran. Formé à "Actors Studio" (école d’acteurs), par Sarah Eigerman et John Strasberg, il reste un acteur aux multiples talents.
On le remarque au cinéma (on a volé Charlie Spencer) de Francis Huster, dans (safari) de Olivier Baroux ou encore (la vie) de Jean Genet d’Antoine Bourseiller, ou bien (autour de Mortin) de Nader Takmil Homayoun, et notamment (rien ne va plus)de Claude Chabrol. Autant de films dans lesquels Gunther Germain a joué et qui auraient dû probablement diriger sa carrière de comédien autrement. Mais, nous savons tous que le septième art  n’est pas un art facile et que même en travaillant d'arrache-pied il est difficile de se retrouver dans la jungle des acteurs cherchant à  se frayer un chemin vers la gloire.




On retrouve Gunther Germain  aussi au théâtre. On remarque sa présence sur scène (il était une fois les ours) de Jean-François Bonnet (1794 Vaval est mort) de Hugues Asdrubal (la poule aux œufs d’or) avec Michel Galabru (le songe d’une nuit d’ été)de Shakespeare et (l’aide mémoire) de J-C Carrière dans les mises en scène de Denis Llorca( le Balcon) de Jean Genet (la damnation de Freud) de Lucien Hounkpatin et (dimanche avec un Dorlis) de Patrick Chamoiseau mis en scène par Greg Germain (c’ est du Belge) (rencontres de la Cartoucherie) autour de Philippe Adrien ainsi que Marciel en campagne Marc Hollogne et Lorenzaccio de George Sand / Alfred de Musset, dans une mise en scène de Henri Lazarini. Et également  dans (La Nèf) de Michèle Césaire.





À la télévision il apparait dans (Talkie-walkie et Titane) de Daniel Moosmann (Tête en l’air)- Marlène Bertin (la garçonne) - Étienne Périer (panique aux Caraïbes) -JC Char-nay / S. Korber (13 épisodes), (Runaway bay) de Laurence Moody (le maître savane et la grande békée) d’Alain Maline ainsi que dans (les vacances de l’amour) d’Emmanuel Fonladosa.Mais aussi dans (Les Intouchables ) de Patrick Dewolf.
Quel parcours !!! Nous attendons la suite.Une suite qu'il ne va pas tarder car nous le retrouverons très bientôt en 2012 dans (30° Couleur ) de Lucien Jean Bapiste et Philippe Larue.
Dominique Lancastre




vendredi 9 septembre 2011

Poème de José Le Moigne

Pour Igo Drané

A l'heure où le soleil dégringole les mornes
forçant les dieux à plier le genoux
dans la poussière inquiète de la nuit
je cherche dans le noir brusquement installé
léger comme le vent au ras des cocotiers
ce bruissement intime qui ressemble à la vie.


dimanche 4 septembre 2011

Les Escales Caraîbes: Des soirées incontournables.


Un retour une soirée inoubliable avec Choco Hendy et  Jean-Philippe Martely.
Paris. Ville de lumière, ville des amoureux et ville surprenante. Il est des samedis qu'on regrette d'être sorti de son domicile, car tout ce qu'on aura gagné c'est un bain de foule inutile et des dépenses pas vraiment nécessaires. Ce samedi 9 avril 2011, ce ne fut pas le cas. Pour la modique somme de 22 euros, on pouvait assister à un mini concert organisé par Escale Caraïbes où une foule enthousiaste avait répondu présente à l'invitation.
Il faut avouer que lorsqu'on voit indiquer Jean Philippe Marthely à la scène bastille sur le coupon d'entrée avec en prime la possibilité de gagner un billet d'avion pour les Antilles. On est sûr de s'attendre à un événement marquant. Plus besoin de se faire du souci. On sait par avance de quoi un membre du groupe Kassav est capable.
Pourtant, ce n'est pas Jean Philippe Marthely qui attira le plus mon attention. Mais, ce Guyannais inconnu au bataillon. Enfin , pour la plupart des gens dans la salle. On découvre Hendy Chocho.
Paré de son accoutrement de Rappeur. Bien entendu style américain. Basket, baggy chaine aux hanches, caleçon dépassant le baggy, t-shirt Marcel blanc laissant apparaitre son corps svelte, le foulard noir surmonté d'une casquette blanche.
La panoplie du parfait rappeur.
Chocho prend la parole. Il nous raconte une histoire. Tiens ! cela me plait. Il explique la Guyane. Je n' y suis jamais allé. Il parle de toutoulou ,ces femmes qui se déguisent de la tête au pied pendant la période du carnaval. Elles laissent libre court à leur imagination et surtout à leur fantasme.
Chocho hypnotise la foule. Il parle et on l'écoute dès les premières phrases, il gagne son pari. Il explique ce qu'il va chanter : l'histoire d'un ami avec les Touloulou.Cela plait aux gens. Alors que je m'attends à du Rap c'est une biguine guyanaise, suivi d'une mazurka guyanais et de la musique de carnaval. Il a le souci du détail. Il souligne que nous sommes en période de Carême, mais on va se lâcher. Est-ce un clin d'œil à Dieu ?
Sa voix sonne dans les enceintes de La Scène bastille. Les Touloulou font leur apparition dans la salle. On ne peut pas refuser une danse à une Touloulou. Elles ne se démasquent jamais.
On peut danser avec son propre ennemi sans le savoir, sa femme même, sa sœur ou sa mère. Culture passionnante que celle de la Guyanaise qui tout à coup illumine le visage des spectateurs . Ils dansent et se prêtent aux jeux. Je demande à une dame bien connue de m'expliquer l'histoire du Touloulou.
Cristalle de la Bruyère s'arrête de danser pour m'expliquer. Il parait qu'il fait très chaud sous ces accoutrements à l'allure dix huitièmes siècles.
Hendy Chocho est non seulement un chanteur, mais aussi un brillant Entertainer . Il maitrise la foule par la parole et par les gestes. Il les entraine dans la danse en les faisant participer à son histoire et c'est un franc succès. Il quitte la scène de la Scène Bastille sous les applaudissements de la foule. C'est une belle découverte. Paris nous surprendra toujours.
( Copyright@dominique.lancastre)